Les classiques

L'école classique marque vraiment l'avènement de l'économie moderne. La période classique commence avec le traité d'Adam Smith sur la Richesse des Nations en 1776 et se termine avec la publication en 1848 des Principes de John Stuart Mill. Cette pensée est historiquement développée en France et en Grande Bretagne.
C'est Karl Marx qui inventera le terme classique en opposant les économistes classiques aux économistes vulgaires. Les classiques étant ceux qui ont cherché à déterminer l'origine de la valeur. Keynes adopte une vision plus large lorsqu'il fair référence aux Classiques car il étend cette école jusqu'aux travaux de Pigou (1930). Pour lui, l'ensemble des économistes qui adhèrent à la loi de Say font partie de l'école Classique.
Trois générations d'auteurs

- Adam Smith (1723 - 1790, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)), Anne Robert Jacques Turgot (1727-1781 Réflexions sur la formation et la distribution des richesses (1766))

- David Ricardo (1772 - 1823 Des principes de l'économie politique et de l'impôt (1817)), Thomas Malthus (1776 - 1834 Essai sur le principe de population (1798)), Jean-Baptiste Say (1767 - 1832 Traité d'économie politique (1803))

- John Stuart Mill (1806 - 1873 Principes d'économie politique (1848)).

La pensée classique

Les classiques s'intéressent principalement aux questions de production, de fixation des prix de répartition, et de consommation.
Il existe entre ces auteurs une grande communauté de pensée. Libéraux, contemporains de la Révolution Industrielle en Grande-Bretagne, ils assistent à la naissance du capitalisme industriel et en sont les fervents défenseurs. Plusieurs principes et postulats sont au centre de la pensée de cette école.
Tout d'abord, il existe un ordre relativement naturel dont les lois conduisent à une relative harmonie des intérêts particulier. Mais cet ordre est constamment menacé et il revient à la puissance publique de le protéger. Ainsi pour Jean-Baptiste Say, l'État se doit absolument de protéger la propriété privée qui ne va pas de soi. Pour Adam Smith, il doit empêcher les conspirations des entrepreneurs qui tentent par des ententes de faire monter les prix, ou encore prendre en charge l'éducation des ouvriers que la division du travail abrutit. Les libéraux ont repris à un physiocrate, Vincent de Gournay, la sentence « Laissez faire les hommes, laissez passer les marchandises ». Le marché concurrentiel remplace donc l'État comme régulateur de l'économie, mais l'État garde son pouvoir comme garant de l'existence du marché. Il doit limiter ses autres interventions à ses fonctions régaliennes, ainsi qu'à la fourniture de biens collectifs que l'initiative privée ne saurait fournir (routes, ponts, éducation …)
Enfin, le moteur de l'activité économique est l'intérêt individuel : en ce sens, le libéralisme économique est un individualisme. Pour Adam Smith ou Turgot, l'intérêt de la collectivité est réalisé par la confrontation des intérêts individuels. « Ainsi, les motifs égoïstes de l'homme ménent le jeu de leur interaction au plus inattendu des résultats : l'harmonie sociale » (phénomène que Smith désigne sous le terme de « main invisible»).

La différence essentielle entre les classiques anglais et les classiques français est dans leur conception de la valeur. Pour l'école anglaise, le travail est la seule source de la valeur (théorie de la valeur travail (chez Smith, c'est la valeur travail commandé alors que Ricardo opte pour la valeur travail incorporé). Pour l'école française, la valeur est l'expression du désir que les hommes éprouvent pour les choses (théorie de la valeur utilité chez Say). On trouve un autre clivage important dans l'école classique entre «le monde merveilleux d'Adam Smith» et les « funestes pressentiments du pasteur Malthus et de David Ricardo ». Ainsi une partie des classiques décrivent un monde autorégulé par la « main invisible» où les crises durables sont impossibles (selon la loi dite « de Say») tandis que d'autres craignent de voir la surnatalité provoquer la famine (chez Malthus et Ricardo), ou que l'évolution logique de la répartition des richesses en faveur des rentiers entraîne l'économie vers la stagnation (chez Ricardo).

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Date de publication :
3 mai 2006