La concurrence parfaite est un modèle de la théorie économique école néoclassique décrivant une structure de marché hypothétique dans laquelle aucun producteur ni consommateur ne dispose d'un pouvoir discrétionnaire sur la fixation des prix ou sur les décisions des autres acteurs, et que tous les acteurs ont accès à la même information, ce qui suppose une égalité des positions à l'origine de la relation marchande. Le prix est alors fixé par l'affrontement et la négociation de tous avec tous, ne générant pas de rente de monopole.
La concurrence pure et parfaite représente un des deux cas extrêmes de structures de marché étudiés par les économistes néoclassiques, le second étant le cas de monopole. La concurrence parfaite est censée permettre l'équilibre sur tous les marchés sous des conditions très particulières.
1° L'atomicité du marché : le nombre d'acheteurs et de vendeurs est très grand donc l'offre ou la demande de chaque agent est négligeable par rapport à l'offre totale ;
2° L'homogénéité des produits : les biens échangés sont semblables en qualité et en caractéristiques ; un produit de meilleure qualité constitue donc un autre marché. Dans la réalité, les bien les plus homogènes sont les matières premières, les denrées agricoles.
3° La transparence de l'information : l'information parfaite de tous les agents sur tous les autres et sur le bien échangé suppose qu'elle est gratuite et immédiate ; la présence d'un « commissaire-priseur », qui centralise les offres et les demandes afin de calculer le prix d'équilibre est une façon de réaliser cette transparence et suppose l'absence d'échange de gré à gré avant l'obtention du prix d'équilibre.
Les conséquences de ces trois hypothèses sont que d'une part le prix est la seule motivation pour échanger ou renoncer à échanger sur le marché (et non la qualité par exemple) et d'autre part, le prix est fixé par le marché et s'impose à tous les protagonistes, il n'existe alors qu'un seul prix pour un seul bien quelque soit le lieu d'achat.
4° La libre entrée sur le marché : il ne doit y avoir aucune entrave tarifaire (protectionnisme), administrative (numerus clausus), technique à l'entrée d'un offreur ou d'un demandeur supplémentaire.
5° La libre circulation des facteurs de production (le capital et le travail) : la main d'œuvre et les capitaux se dirigent spontanément vers les marchés où la demande est forte (par rapport à l'offre). Il n'y a pas de délai ni de coût dans leur reconversion.
Ces deux dernières hypothèses permettent une convergence sur le long terme des taux de salaire et de profit entre les différents secteurs économiques et les différents pays.
Il s'agit donc d'un cadre très contraignant, correspondant à une économie totalement centralisée. Son avantage est que les équilibres de concurrence pure et parfaite sont des optima mathématiques (donc faciles à calculer) vérifiant certaines propriétés d'efficacité allocative (efficacité selon Pareto).