Economie de la Corée du Nord

Jusque 2002, l'économie de la Corée du Nord s'est basée sur un choix de développement autocentré, de type socialiste soviétique, recherchant l'autosuffisance. Les échanges avec l'extérieur de biens ou de personnes ont longtemps été strictement limités, en application du principe national de Juche, que l'on peut traduire ici par le terme d'« autosuffisance ».
Néanmoins, la Corée du Nord a reçu une importante aide chinoise et soviétique après la guerre de Corée (1950-1953), et une aide alimentaire internationale depuis la famine des années 1990.

Depuis 2002, certaines réformes économiques ont été mises en place, comparables aux mesures de libéralisation mise en place en Chine dans les années nonante.
Selon le ministère de la réunification sud-coréen, le produit national brut de la Corée du Nord est passé de 19,7 milliards de dollars en 2001 à 23,9 milliards de dollars en 2003, soit un PNB moyen par an et par habitant de 818 $. Selon la CIA, en parité de pouvoir d'achat, le produit intérieur brut (PIB) s'élevait à 40 milliards de dollars en 2005, soit 1700 dollars par habitant. La même source donne un PIB/h de 20 400 dollars pour la Corée du Sud, soit environ douze fois plus.

Par ailleurs, sans être un critère de mesure de la puissance économique, la production d'électricité est un indice du niveau d'industrialisation d'un pays. A cet égard, les données statistiques les plus récentes de la CIA classaient l'économie nord-coréenne au 59ème rang mondial pour le production totale d'électricité, entre la Hongrie et l'Irak. La production d'électricité nord-coréenne par habitant (1 500 kWh) se situait à un niveau comparable à ceux de la Chine (1 460 kWh) et de l'Albanie (1 530 kWh), légèrement supérieur à celui de Cuba (1 250 kWh), mais quatre fois inférieur à celui de la Corée du Sud.

D'autres indicateurs de développement montrent cependant un niveau de développement nettement inférieur, comme notamment le nombre de lignes de téléphone actives (1,1 millions de lignes pour 23 millions d'habitants en 2005) ou la mortalité infantile (22,23 pour mille au total en 2005).

La croissance retrouvée

La croissance économique attendue en 2004 est équivalente à celle de l'année 2003, soit 1,8%. D'autres sources universitaires sud-coréennes indiquent cependant une croissance économique en 2004 beaucoup plus forte, laquelle se serait élevée à 10% (source : "La visite de Kim Jong-Il en Chine méridionale : consensus à Pékin et tour inattendu en Corée du Nord ?"). Selon cette même source, le produit intérieur brut, après avoir chuté de 45% entre 1990 et 1998, aurait retrouvé 90% de son niveau de 1990 en 2004, en raison de la croissance économique enregistrée entre 1999 et 2004.

Une autonomie de gestion accrue des entreprises

Les entreprises nord-coréennes se sont vu octroyer une autonomie de gestion accrue (telle que maîtrise de la production et du prix de vente, volant de flexibilité salariale sous forme de primes et bonus aux salariés en plus du salaire de base lequel continue à être déterminé par l'Etat). En particulier, les travailleurs peuvent partager les excédents de production sortis de leurs usines.

L'ouverture à l'investissement étranger
Si la loi a permis la constitution de Joint-ventures avec des sociétés étrangères dès septembre 1984, l'ouverture économique s'est accélérée depuis 2002. Le choix d'ouverture au capital étranger à été privilégié après des débats posant en alternative un recours accru à l'emprunt international. Une telle politique de prêts aurait renoué avec l'option privilégiée dans les années 1970, mais le niveau de l'endettement extérieur (évalué jusqu'à 12 milliards de dollars par les observateurs étrangers) hypothéquait cette possibilité. Les récentes visites du dirigeant Kim Jong-il en Chine, notamment dans le sud de la Chine en janvier 2006, ont été interprétées comme une volonté d'approfondissement des réformes, tout en tenant compte des spécificités de l'économie nord-coréenne.

La politique d'ouverture à l'investissement étranger s'inscrit dans le cadre de la nécessaire modernisation des unités de production et des infrastructures, alors que la Corée du Nord reste soumise à un embargo américain.

Une économie vacillante

L'hyperinflation
La libéralisation des prix et des salaires en 2002 s'est traduite par une hyperinflation, selon des données que s'efforcent de reconstituer les ONG à partir de relevés de prix de la vie courante : ainsi, Frank Ruediger, professeur d'économie à l'université de Vienne, estime l'inflation nord-coréenne a environ 215% entre 2002 et 2005.

Un niveau de vie encore fort bas
Compte tenu du manque de statistiques officielles, l'évaluation exacte de la situation économique et sociale est difficile. Le niveau du PIB par habitant et a fortiori celui des salaires ne reflètent pas la fourniture gratuite ou à un prix modique des produits alimentaires de base, des habits et du logement, d'où l'intérêt de statistiques en parité de pouvoir d'achat. Le Département d'État américain estimait le PIB/habitant de la Corée du Nord à 1700 dollars US en 2004 (en PPA).

Une agriculture qui peine à atteindre des niveaux de production satisfaisants
Handicapée par le manque de terres cultivables (deux millions d'hectares), ainsi que par des pénuries en engrais, l'agriculture nord-coréenne privilégie la production céréalière (riz, maïs, blé, sorgho) alors que l'élevage est moins développé. La pêche offre d'importantes ressources complémentaires. La pénurie alimentaire des années 1990 a conduit à accroître la production des pommes de terre, traditionnellement peu consommées par les Coréens.

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Strategie
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Date de publication :
18 octobre 2006