Le partage de la valeur ajoutée

Le partage de la valeur ajoutée est la distribution de la valeur ajoutée à un bien après que l'on ait déduit du prix de ce bien le coût des consommations intermédiaires, entre les différents facteurs de production.

Introduction et définitions

En revenant sur la définition mathématique de la valeur ajoutée :
VA=valeur de la production - coût des consommations intermédiaires=Σ rémunérations allouées aux facteurs de productions,

On constate que l’accroissement de la valeur ainsi réalisé a pour contrepartie le versement de rémunérations ou revenus (salaires, intérêts, dividendes, etc.) aux facteurs productifs qui ont permis sa réalisation.
Généralement, on différencie deux grands bénéficiaires de ces versements : le capital et le travail. L’enjeu du partage de la valeur ajoutée est donc de savoir quelle part de celle-ci est reversée à chacun des facteurs, et si cette répartition est optimale.

Le partage de la valeur ajoutée

Tout d’abord il faut souligner qu’il existe des difficultés à définir exactement la part du travail, et donc du capital, dans la valeur ajoutée. Pour résumer, deux grandes questions se posent :

Premièrement comment définir le partage pour les entrepreneurs individuels? Une solution consiste à leur attribuer un salaire fictif, estimé à partir de celui des salariés intervenant dans le même secteur.

D’autre part, les cotisations sociales doivent-elles être intégrées à la rémunération du travail ? La plupart des auteurs considérant celles-ci comme une rémunération indirecte différée, une prise en charge que les salariés aurait à payer sinon en cas de sinistre, elles sont généralement incluses dans le part du travail.
Ces remarques ayant été faites, on peut estimer l’évolution du partage de la valeur ajoutée. On trouve pour deux pays relativement différents, la France et les États-Unis, des valeurs assez semblables, même si les évolutions à court terme peuvent différer.

Cependant, on peut remarquer que le partage de la valeur ajoutée possède des propriétés de moyen et long terme remarquables.

Premièrement celui-ci, en France comme aux Etats-Unis, est globalement en 2000, égal à sa valeur du début du siècle dernier. Pour le Royaume-Uni, la constance a été observée dès 1900 pour une période débutant en 1860 par Sir Arthur Bowley dans son ouvrage Wages and Income in the United Kingdom since 1860, mettant pour la première fois à jour cette constante de la macroéconomie. Ce résultat est surprenant alors que nos économies ont connu des bouleversements avec la réduction drastique du poids de l’agriculture, le passage d’une économie industrielle à une économie de services, la décolonisation ou une révolution industrielle avec les technologies de l’information.

Deuxièmement, le partage 1/3, 2/3 semble quasi-universel d’un pays à un autre à une date donnée, alors que les structures économiques sont fort différentes et que l’on constate d’un secteur à un autre des taux de marge allant de 10 à 70 %. Le partage de la valeur ajoutée semble donc être indépendant de la structure de l’économie et du niveau de profit des entreprises.
En revanche, à court terme, cette répartition peut changer. Si l'on prend l’exemple français, on voit que la part du travail a été maximum après la seconde guerre mondiale. Elle a ensuite connu une période de relative stabilité avant le premier choc pétrolier en 1973, puis a de nouveau crû jusqu’au début des années 80. Elle a ensuite été réduite dans un contexte de politiques économiques visant à rétablir la part des profits et au cours des années 1990, elle a été assez stable, à un niveau historique bas.

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Strategie
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Date de publication :
12 décembre 2006