L’avantage comparatif

D’après la théorie des avantages comparatifs, lorsqu’un un pays se spécialise dans la production pour laquelle il est, comparativement à ses partenaires, le plus avantagé ou le moins désavantagé, il est alors assuré d’être gagnant au jeu du commerce international.

Explications

Dans un monde simplifié, composé de deux pays produisant deux biens, si le pays A doit renoncer à 3 unités du bien x pour produire une unité supplémentaire du bien y, tandis que le pays B doit renoncer à seulement 2 unités du bien x pour produire une unité de y, alors chaque pays s’enrichira si A se consacre à la production de x tandis que B se spécialise dans celle de y. En effet, le pays A pourra échanger une unité de x contre 1/2 ou 1/3 d’unité de y (contre seulement 1/3 en autarcie), tandis que le pays B échangera une unité de y contre entre 2 et 3 unités de x (contre seulement 2 en autarcie).

La théorie des avantages comparatifs constitue l’un des arguments les plus solides en faveur de la libéralisation des échanges vu qu’il réfute de façon scientifique l’argument protectionniste le plus courant selon lequel le libre-échange condamne tout pays ne pouvant produire aucun bien meilleur marché que ses concurrents. Toutefois elle démontre uniquement que le libre-échange est préférable à l’autarcie, et non qu’il est supérieur à toute politique commerciale intermédiaire. De fait, les prolongements de la théorie des avantages comparatifs ont abouti à une série de résultats qui nuancent l’argument libre-échangiste traditionnel.

Conformément à la démonstration de David Ricardo, la spécialisation des pays en fonction de leurs avantages comparatifs et leur intégration au commerce mondial est profitable à chacun d’entre eux. Toutefois le commerce international modifie la répartition des revenus au sein de chaque nation, de sorte qu’une partie de la population profite de l’ouverture commerciale tandis qu’une autre en pâtit. Le mécanisme qui préside à cette évolution veut que l’intégration croissante des économies suscite, à productivité identique, une convergence des rémunérations à travers le monde. En théorie, la mobilité internationale des facteurs de productions (des hommes et des capitaux) amplifie ce processus.

Cette nuance pose la question des finalités politiques de l’Etat : accroître la richesse nationale ou protéger certains groupes d’individus, parfois les plus démunis, parfois certaines industries à des fins électorales. En fait, ce résultat ne remet pas en cause l’optimalité du libre-échange dans la mesure où la répartition des richesses peut faire l’objet d’une politique de redistribution interne par l'impôt, qui sera ou non jugée légitime par la population.

Par ailleurs, le développement économique des pays partenaires, lorsqu’il occasionne la perte d’un avantage comparatif, peut, théoriquement, réduire le gain à l’échange sans toutefois remettre en cause son existence. Cette assertion très récente fait l’objet de critiques au plan théorique et empirique.

Du point de vue empirique, la théorie de l’avantage comparatif peine à expliquer certains flux commerciaux. Une partie du commerce international répond à la différenciation des produits des différentes firmes concurrentes, et non pas seulement à leur compétitivité en termes de coûts. Auquel cas, les consommateurs profitent du commerce international en voyant la gamme des produits proposés s’élargir.

Cette observation s’insère dans une description du marché où la concurrence est imparfaite (présence de monopoles et d’oligopoles) et où la compétitivité des entreprises est en partie déterminée par la qualité de leur produit. En fait, si de nouvelles théories économiques contestent la thèse selon laquelle les échanges commerciaux soient toujours le résultat de l’exploitation d’avantages comparatifs, mais renforcent pourtant la conclusion de Ricardo sur le fait que tous les partenaires bénéficient des échanges.

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Strategie
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Date de publication :
12 décembre 2006