Le protectionnisme

Le protectionnisme est une pratique politique selon laquelle l'État ou un groupe d'États interviennent dans l'économie pour protéger leurs entreprises et aider leurs produits, par la mise en place de barrières douanières, de subventions à l'exportation, de normes, etc. On qualifie souvent des pratiques isolées sur un secteur particulier de protectionnistes sans que cela engage une politique générale.

Quelques types de protectionnisme

Parmi les applications de politiques économiques protectionnistes, citons la réciprocité commerciale, la balance du commerce, l'indépendance nationale, les industries stratégiques, l'exception culturelle, etc. Une verison qui se répand en 2006 dans le monde est le protectionnisme financier au nom du patriotisme économique.

Point de vue mercantiliste

Chez les mercantilistes le rôle du commerce extérieur est de permettre le gain monétaire, c'est à dire l'afflux d'or. Dans cette optique, les mercantilistes préconisent une politique volontariste de soutien aux exportations via la création de grandes compagnies de commerce ou de grandes manufactures. Au contraire l'Etat doit tenter de freiner les importations qui sont synonymes de sorties d'or.

Pour Jean Baptiste Colbert, « les compagnies de commerce sont les armées du roi, et les manufactures sont ses réserves ». L'objectif de ses « armées » et de repousser les « armées » étrangères. Ainsi pour souligner cette haine du commerce étranger, Antoine de Montchrestien déclare : « Les marchands étrangers sont comme des pompes qui tirent hors du royaume […] la pure substance de nos peuples […] ; ce sont des sangsues qui s'attachent à ce grand corps de la France, tirent son meilleur sang et s'en gorgent ». 

La logique mercantiliste repose sur l'idée que la richesse n'est fondée que sur le volume détenu de métaux précieux, et que dès lors, ce volume étant défini, le commerce est à jeu à somme nulle. L'enrichissement d'un Etat par ses exportations ne peut se faire que par l'appauvrissement d'un autre par ses importations.

Point de vue libéral

Les économistes libéraux, depuis la Richesse des nations d'Adam Smith (1776), ont beaucoup critiqué les théories protectionnistes des mercantilistes. Selon les libéraux, le protectionnisme est une imposture intellectuelle qui ne sert qu'à favoriser des groupes d'intérêt aux dépens du plus grand nombre et du bien public. Lire par exemple les Sophismes économiques de Frédéric Bastiat (1845).

D'autres libéraux, tel Friedrich List, considérent le protectionnisme comme nécessaire à court terme pour initier le développement d'une économie. Le libre-échange ne serait alors juste qu'entre pays de puissance économique comparable. Un pays, une fois rattrapé le niveau des autres, pourra passer à un système de libre échange qui reste l'objectif de long terme. Il explique : "Le protectionnisme est notre voie, le libre-échange est notre but".

Point de vue des altermondalistes

Selon certains altermondialistes reprenant les théories de l'économiste Friedrich List, les pays développés ont d'abord construit leur industrie en utilisant le protectionnisme, puis une fois leurs économies devenues largement supérieures à celles des pays du tiers monde, ils ont ouvert leurs frontières afin de bénéficier de la réciprocité, qui leur permet de prévenir l'émergence de concurrents et d'acquérir des matières premières à moindre coût. Puisque le tiers monde ne peut pas bénéficier du protectionnisme qui a permis l'émergence des économies puissantes, il est condamné à rester sous-développé.

Conclusion

Les analyses cherchant à justifier ou condamner le protectionisme sont complexes. La majorité des pays ont recours à des politiques mixtes selon les secteurs, privilégiant tantôt le libre échange quand elle bénéficie d'un avantage sur certains produits et tantôt le protectionnisme quand ce secteur est encore en développement.

Catégorie :
Strategie
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Date de publication :
03 mai 2006