Corn Laws

Les Corn Laws ou lois sur le blé étaient une série de lois protectionnistes appliquées au Royaume-Uni entre 1815 et 1846. Elles encourageaient l'exportation et décourageaient l'importation de blé lorsque son cours passait en-dessous d'un certain seuil, ce qui abritait les producteurs britanniques (souvent aristocratiques) de la concurrence extérieure, en particulier des colonies (comme l'Irlande).

Les principes de ces lois

Avant le blocus continental institué par Napoléon, l'importation de blé était quasi libre, les droits de douane étant relativement faibles. Grâce au blocus, les producteurs britanniques bénéficièrent d'un quasi monopole, suivi d'une rapide augmentation des prix (car l'offre de grains s'étant raréfiée, ceux-ci s'échangeaient à des prix plus élevés). Cependant, suite à la fin des guerres napoléoniennes et du blocus, le prix du blé fut divisé par deux.
Face à cette baisse des prix, en 1815, les producteurs de céréales britanniques firent voter une loi qui prévoyait la stabilisation du prix du blé à 80 shillings le quarter, et qui empêchait le blé étranger d'entrer au Royaume-Uni si le prix du marché était inférieur à ce prix.

Les Corn Laws correspondaient donc à une réaction protectionniste de la part du Royaume-Uni.

Les conséquences de ces lois

Les lois portaient sur l'ensemble des céréales, mais c'est sur le blé qu'elles avaient les conséquences les plus dramatiques. En effet, le pain était une denrée vitale à l'époque puisqu'il représentait la nourriture de base des ouvriers.
Confrontés à l'augmentation du prix du pain engendrée par l'adoption des Corn Laws, les ouvriers se trouvèrent réduits à la misère. De ce fait, la consommation de biens industriels se trouva elle-même réduite.
De même, les exportations furent affectées par ces lois, car les bateaux quittant le Royaume-Uni chargés de fer, de houille ou de machines, ne pouvaient y revenir chargés de céréales comme auparavant, ce qui provoqua un renchérissement des coûts du transport.
Cette entrave à la consommation et aux exportations incita les manufacturiers à licencier, ce qui eut pour conséquence d'accentuer la misère.
En revanche le système institué par les Corn Laws était profitable à l'aristocratie : il y avait davantage de fermiers prêts à louer des terres pour les exploiter que de terres disponibles. Les seigneurs pouvaient dès lors obtenir des loyers plus élevés, car les fermiers soumis à la concurrence proposaient le prix maximal qu'ils pouvaient supporter pour la location des terres.

Ainsi, les propriétaires terriens, très influents au parlement, s'opposaient naturellement à toute réforme.

La remise en cause des Corn Laws

La protestation la plus virulente à l'encontre de ces lois a été entreprise à Manchester par Richard Cobden, qui crée en 1839 l'Anti-Corn Law League.
Durant 7 ans, cette ligue rallia autour de sa cause de plus en plus de personnes, en propageant le débat de Manchester à tout le royaume, puis en l'introduisant au parlement.

Des réunions sont organisées dans les principales villes britanniques, elles deviennent mêmes hebdomadaires à Londres. Des milliers de personnes assistent à ces conférences dans tout le pays et souscrivent à l'association, permettant ainsi le financement de livres, de brochures et de tracts.
La ligue profita du soutien de certains économistes célèbres tels que David Ricardo

L'abolition des Corn Laws

Suite aux différentes pressions exercées à l'encontre de ces lois, et à la terrible famine en Irlande de 1845, les Corn Laws furent abolies par le premier ministre Robert Peel le 15 mai 1846.
L'abolition de ces lois est symbolique dans la mesure où elles constituaient une des principales entraves au libre-échange qui s'établit par la suite de manière durable au Royaume-Uni.

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Date de publication :
17 octobre 2006