Facteurs explicatifs et rôle des TIC

Environnement international

Depuis 1996, l’économie américaine a bénéficié d’un environnement macro-économique favorable à la prolongation du cycle de croissance. Les prix à l’importation ont reculé de 10% de 1996 à 1999, ce qui a permis d’atténuer les tensions inflationnistes. Ceci s’explique par la combinaison de trois facteurs : l’appréciation du $ en termes effectifs nominaux depuis 1995, la chute du cours du pétrole entre 1997 et 1998, la croissance plus faible dans les autres économies qu’aux EU, qui a intensifié le commerce international. Les États-Unis ont par ailleurs bénéficié d’entrées massives de capitaux dans la foulée de la crise asiatique (phénomène de « fuite vers la qualité »), qui ont soutenu l’économie. Ce contexte international a pu également profiter aux économies européennes, avec cependant un léger décalage.

Policy-mix aux Etats-Unis

Dès la fin de l’administration Reagan, s’opère un changement dans le policy-mix des États-Unis. Les politiques économiques semblent mieux accompagner la croissance de l’économie américaine tout au long de la décennie 1990. Les conditions monétaires sont moins restrictives que dans les années 80 durant les années 90 (taux d’intérêts à court terme plus faibles). La politique monétaire devient pragmatique et s’adapte aux données contemporaines. En revanche, la politique budgétaire est plus stricte : Redressement des finances publiques (dépenses structurelles diminuées, recettes structurelles augmentées).

Ce changement de policy-mix, en favorisant l’accumulation du capital, pourrait expliquer l’avènement d’une nouvelle économie aux États-Unis, scénario plus pessimiste par rapport aux nouvelles technologies. Ces arguments rendent caduque l’idée d’une nouvelle économie fondée sur les nouvelles technologies exclusivement. Ils marquent l’importance d’un accompagnement en terme de politique publique de la croissance. Le policy-mix aurait créé un environnement sans lequel la nouvelle économie n’aurait pu éclore.

Impact de l’essor des TIC et concurrence

Pourtant, dans certains pays, il est indéniable que les NTIC ont un effet sur la croissance : Les industries américaines liées au NTI,qui représenteraient aujourd’hui environ 8% du PIB, ont contribué pour plus d’un tiers à la croissance de l’économie entre 1995 et 1998. Outre l’effet direct des NTI sur l’accumulation du capital, leur diffusion à l’ensemble du processus de production aurait entraîné une accélération durable du progrès technique, grâce notamment aux économies d’échelle et externalités de réseau engendrées. Il est possible que la plus grande partie de ce potentiel est sans doute à venir (Paul David démontre d’après les révolutions technologiques précédentes que l’incorporation de nouvelles technologies prend toujours plusieurs années avant de se traduire en accélération du progrès technique).

Il est donc possible que les investissements considérables réalisés dans les NTIC depuis le début des années 1990 finissent par entraîner une accélération de la productivité plus forte qu’elle ne l’a été récemment. Les évolutions observées en France sont semblables qualitativement à celles observées aux États-Unis mais nettement moins impressionnantes quantitativement. Le poids des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans l’économie est passé de 3,5% en 1980 à 4,8 en 1999. La croissance du capital informatique en France ne contribue qu’à une augmentation de 0,3% de la croissance d’ensemble de l’économie française (contre 0,6% aux États-Unis).

De plus l’INSEE a montré que la diffusion de l’informatique se faisait de façon hétérogène. On constate également un essor du commerce électronique, qui modifie les conditions d’échange en intensifiant la concurrence mais aussi en favorisant les collusions entre les vendeurs. Les marchés électroniques concernent majoritairement les transactions entre entreprises (B2B) et dans une moindre mesure les particuliers (B2C). Au milieu des années 1990, Robert Solow a formulé son célèbre paradoxe : « Je vois des ordinateurs partout, sauf dans les chiffres de la productivité ». Le développement des NTIC semble engagé, mais ses effets d’entraînement réels sur les économies en général reste discutable. Ceci peut s’expliquer par la nécessité d’un temps d’adaptation ; il est très difficile de prévoir l’effet des TIC sur l’économie en général. Le ralentissement américain ramène le débat à plus de réalisme.

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Strategie
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Date de publication :
12 décembre 2006