Accords de Bretton Woods

Les accords de Bretton Woods, furent signés le 22 juillet 1944 au Mount Washington Hotel, à Bretton Woods, suite à trois semaines de débats entre 730 délégués représentant l’ensemble des 44 nations Alliées. Ils ont dessiné les grandes lignes du système financier international de l'après-guerre. Leur objectif principal fut de mettre en place les bases de la politique monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la Seconde Guerre mondiale.

Ils furent principalement préparés par John Maynard Keynes, qui dirigeait la délégation britannique, et Harry Dexter White, assistant au secrétaire au Trésor américain. La France y était représentée par Pierre Mendès France; il y avait aussi un observateur soviétique. Le plan Keynes fut ébauché dès 1941, et préparait un véritable système monétaire mondial (le bancor). La partie américaine, construite à partir de 1942, proposait plutôt de créer un fonds de stabilisation, construit sur les dépôts des États membres, et une banque de reconstruction pour l'après guerre.

Conséquences des Accords

Les décisions prises par les 44 États présents vont clairement à l'encontre des puissances de l'Axe : l'Allemagne et le Japon. L'Italie s'est déjà raliée aux alliés à ce moment.

La décision principale qui résulte de ces accords est l'abandon de l'étalon-or, adopté avant la première guerre mondiale, au profit de l'étalon change-or ou Gold Exchange Standard. Le nouveau système donne une place prépondérante au dollar, et les autres monnaies voient leur cours indexé sur lui. Les réserves des Banques Centrales doivent alors être constituées de devises et non plus d'or (En fait, il est théoriquement possible de gager une monnaie nationale sur l'or, mais seuls les États-Unis peuvent se le permettre. La tentative en ce sens de la Grande Bretagne a été un échec.).

Les architectes de Bretton Woods avaient pour but premier d’assurer la stabilité des taux de change. Cependant, le système de l’étalon-or reposant sur des taux figés n’apparaissait plus adapté aux exigences de l’économie moderne. De plus la production mondiale d’or ne permettait plus de faire face aux besoins liés au commerce et à l’investissement. Enfin une partie des réserves d’or mondiale étaient détenues par l’Union Soviétique qui ne participerait pas à un système capitaliste de régulation des changes. La monnaie britannique qui avait été utilisée avant guerre pour seconder l’or, ne pouvait plus remplir ce rôle du fait de l’état de l’économie britannique. Seul le dollar était une monnaie suffisamment forte pour satisfaire la demande internationale croissante en liquidités. La force de l’économie américaine, le taux fixe du dollar par rapport à l’or (35$ l’once) et le fait que ce taux soit garanti par le gouvernement américain rendaient le dollar aussi attractif que l’or. En réalité il était même plus attractif car il produisait des intérêts et était plus flexible d’utilisation que l’or.

Une critique formulée à l’encontre du système mis en place par ces accords porte sur le fait qu’aucun contrôle n’avait été instauré sur la quantité de dollars émis, ce qui permettait aux Etats-Unis de faire tourner la planche à billets et ainsi de s’enrichir sur le dos du reste du monde obligé de subir l’inflation résultante.

Les accords ont donné naissance à 3 organismes internationaux :
    * la Banque mondiale ou BIRD ;
    * le Fonds monétaire international (FMI) ;
    * un organisme visant à régler le commerce international.

Cependant, les États n'ont pu se mettre d'accord sur la définition exacte de ce dernier organisme. Ainsi, c'est une série d'accords qui est née de cette volonté de réguler le commerce : les accords du General agreement on tariffs and trade (GATT), formalisés en 1947 et modifiés par la suite sous forme de cycles. Au terme de l'Uruguay Round, le 1er janvier 1995, le GATT a été doté d'une personnalité morale officielle : l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Alors que le GATT dépendait de l'ONU, l'OMC elle, n'y est plus soumise puisqu'une partie de leurs objectifs respectifs sont en contradiction, ce qui permettra à l'OMC d'élaborer ses propres règles.

Catégorie :
Strategie
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Date de publication :
16 octobre 2006