L’usine aujourd’hui

La commande numérique d'une machine date du XVIIIe siècle. Jacques de Vaucanson réalise le premier métier à tisser à cartes perforées. Il faudra attendre 1942, pour que Bendix (USA) sorte la première machine-outils à commande numérique. En France, G.S.P. (société reprise par Forest) invente la première perceuse-aléseuse dont le positionnement est commandé par des cartes perforées, puis par un ruban perforé.

Cette commande numérique va évoluer jusqu'à être pouvoir être alimentée par des calculateurs. La bande perforée disparaît, au profit de données figurant sur un support magnétique. Puis apparaît le centre d'usinage, qui est une machine capable de faire du perçage, de l'alésage, du fraisage, du taraudage par exemple.

C'est une sorte d'îlot multi-métiers, qui supprime les manutentions, les attentes inter-opérations, qui améliore la qualité. C'est un énorme bouleversement. En effet, ou soudera toutes les pièces d'un ensemble avant d'effectuer toutes les opérations d'usinage sur un même poste, le centre d'usinage. Il va conduire à développer la mise en communication du dessin des pièces avec la machine qui les usine. (Conception assistée par ordinateur: CAO, puis Conception et fabrication assistées par ordinateur: CFAO).

De la planche à dessin, qui devient un ordinateur, jusqu'à l'armoire de commande numérique de la machine-outil. Cette "mise en ligne", donc cette tension du flux, va se généraliser à des cellules flexibles, comprenant plusieurs centres d'usinages, et des ateliers flexibles. Cette organisation va être reprise dans les ateliers d'assemblage, qu'ils soient manuels ou robotisés, ou mixtes. Toujours pour les mêmes raisons: tendre les flux, pour diminuer les temps de passage qui génèrent des stocks et une incapacité à répondre à une demande variée et évolutive (nouveaux produits aux cycles de vie plus courts).
Et en même temps le flux tiré fait son chemin;(toyotisme) pour les uns, technique de réapprovisionnement des épiceries pour les autres.

L'informatique gère tous les processus, le juste à temps s'étend à toutes les fonctions. L'usine change d'aspect, les fonctions se rapprochent. C'est l'intégration. L'ouvrier côtoie le robot, dont l'ancêtre est la machine à commande numérique.

De l'usine au site de production

De nos jours, (années 2000) on ne parle plus beaucoup d'usine. D'autres termes sont employés. On utilise beaucoup site de production. Mais, plus qu'une question de vocabulaire, ou de jargon, les mots traduisent une modification profonde de l'organisation industrielle, car dans l'usine, on fait plus qu'usiner, on réfléchit aussi, on s'organise en permanence pour être plus réactif.

Le site de production est plus près du client, réagit plus vite aux commandes. Les plateformes logistiques préparent les commandes, elles font partie du processus de production. On peut dire que les dernières phases de montage se font à la commande. Le flux tiré peut se généraliser grâce aux progrès techniques réalisés sur les équipements industriels, faits dans le bon sens de l'histoire.

Perspectives

Les prochaines étapes de développement de l'usine ? Qui sait... Peut-être, comme le métier à tisser à cartes perforées de Monsieur Jacques de Vaucanson, elles exploiteront des technologies ou des sciences humaines que nous avons déjà à notre disposition.

Catégorie :
Strategie
Auteur de l'article :
© Copyright 2006 - Wikipédia - sous licence GFDL - www.wikipedia.fr / www.1001Interactive.com
Source :
Date de publication :
3 novembre 2006